La question de la valorisation des rebuts industriels

Suite à son accession à la magistrature suprême, le Président de la République, Chef de l'Etat Son Excellence Ali BONGO ONDIMBA avait pris des décisions salvatrices parmi lesquelles, l'interdiction d'exporter les grumes. L'objectif principal étant de développer une industrie de transformation de haute valeur ajoutée pour permettre au pays d'engranger des bénéfices subsidiaires (emplois, recettes, ...). Les entreprises exerçant dans la filière forêt-bois étaient donc invitées à une transformation plus poussée du bois qui par voie de conséquence devraient aussi valoriser les rebuts ou déchets industriels issus de cette transformation. 

Mais, force est constater aujourd'hui que si les exploitants forestiers se sont lancés dans la transformation locale du bois de 1er et 2ème degré d'une part et amorcent le 3ème degré d'autre part, il est difficile de comprendre qu'ils ne font quasiment aucun effort pour valoriser ces rebuts. Le constat amer a été fait par le Ministre sortant des Eaux et Forêts Gabriel TCHANGO et son staff technique lors de sa dernière tournée d'inspection tenue du 22 au 25 janvier 2014 dans les provinces de l'Estuaire, du Moyen Ogooué et du Woleu Ntem. Partout où la délégation ministérielle est passée, des dunes de copeaux aux dimensions grandiloquentes au point d'étouffer la cheminée du rebut ont été constatées. Les déchets de bois et autres sont brûlés ou simplement jetés dans de hautes herbes. Parfois, c'est du bois traité et mis en paquets qui est jeté.

Pourtant, ces rebuts ou déchets industriels qui regroupent plusieurs types de sous-produits générés à tous les stades de la filière bois, de l'exploitation forestière jusqu'à la fabrication de produits finis (en bois), en passant par les diverses étapes de transformations (écorces, chutes de tronçonnage, branchages, copeaux, sciures, dosses et délignures) peuvent être rentables pour les trésoreries des ces entreprises s'ils sont valorisés. 

En effet, le traitement efficient de ces déchets peut nous conduire à la fabrication des produits dérivés tels que les manches des outils agricoles et domestiques (pioches, houe, balaie, raclette, etc.). La valorisation ou la réutilisation des déchets de bois comme matière première peut également nous servir pour la fabrication de panneaux d'agglomérés, de compost à partir d'écorces ou d'autres produits broyés, du charbon de bois (carbonisation), etc. Dans le cadre du développement de l'élevage, l'utilisation des sciures et copeaux peuvent servir pour les litières animales ou le fumage des viandes et poissons avec des morceaux de bois réduits en déchet.

Pour arrêter ce gaspillage de la ressource, la Direction Générale des Industries, du Commerce du Bois et de la Valorisation des Produits Forestiers (DGICBVPF) entend développer des politiques de valorisation des rebuts qui seront mises en oeuvre par les exploitants forestiers. Elle prendra aussi des mesures drastiques à l'endroit des entreprises qui n'appliqueraient pas ces politiques car, le Gabon s'est engagé à gérer de façon durable ses ressources naturelles et le gaspillage ne saurait être toléré. 

Fabrice WADA