La télédétection, bientôt au service de la gestion des ressources naturelles du Gabon

Libreville, 22 août 2011 - Du 19 juillet au 20 août 2011, s'est tenue à Sapporo dans l'île de Hokkaido au Japon; une session de formation sur l'utilisation de la télédétection dans la gestion des ressources naturelles. Le Gabon était représenté par Andréanna Paola MEKUI BIYOGO et Alexis DENGUE, respectivement Ingénieur des Eaux et Forêts et Chargé d'Études au Cabinet du Ministre des Eaux et Forêts

A l'invitation de la JICA (Coopération Internationale Japonaise) cette mission entrait dans le cadre de l'Inventaire National Forestier initié au Gabon il y a un peu plus de deux ans. Un projet financé par le Japon qui entrera dans sa phase pratique à partir de 2012. Le contenu de la formation portait principalement sur les méthodes de gestion des ressources naturelles grâce à la télédétection. Il s'est agit de télédétection spatiale, c'est-à-dire l'utilisation de satellite pour l'acquisition d'informations portant sur les caractéristiques de la surface et de l'atmosphère de la Terre, plus globalement sur son environnement. Le cadre général de cette formation s'intègre dans le processus REDD+ (Réduction des Émission liées à la Déforestation et la Dégradation des forêts). C'est pourquoi en plus des deux africains dont le Gabon, seul pays des forêts du bassin du Congo, 15 pays d'autres blocs forestiers y ont pris part.

L'attention du Japon, portée au Gabon, tient à ses 85% de couvert végétal qui font d'elle un important potentiel écologique et une grande biodiversité dans le bassin du Congo. Un intérêt d'autant plus accru du fait de la question du réchauffement climatique.

L'issue de cette formation oblige une volonté politique des États de s'acquérir les logiciels gratuits ou payants pour analyser les images à haute résolution satellitaire afin de visualiser toutes les forêts du bassin du Congo.

Le Japon qui veut être le meilleur élève de la réduction des ses émissions de gaz à effets de serre (GES) forme les pays qui ont le potentiel de se positionner sur le marché du carbone. Le Gabon réunit, à l'intention des quelques experts en télédétection dont il dispose déjà, les conditions de l'utilisation de cette technologie. Elle permet de suivre et d'évaluer les changements du couvert forestier (régénération de forêt, déforestation, expansion ou réduction des terres agricoles, quantité de biomasse...)

« Le Gabon gagnerait à se doter de son Système d'Information Géographique, une des conditions qui lui permettrait de quantifier son carbone et choisir le type de marché qui correspond » a estimé Madame MEKUI BIYOGO. Pouvoir mesurer la quantité de carbone séquestré par la forêt gabonaise suppose le choix de logiciels de télédétection avec de bon niveau de précision pour la réalisation des cartes, la localisation des essences,...). Les missionnaires ont complété leur formation en s'initiant à la télémétrie, un système de suivie de la faune (mortalité, rayonnement, productivité,..), à mesurer l'activité photosynthétique des plantes.

Ce sont autant d'instruments pour produire régulièrement des images à haute résolution dont a besoin le Gabon pour évaluer son stock de carbone. C'est l'objet de l'agence spatiale dont le démarrage des activités est attendu.